Les Innovateurs by Histoire

Les Innovateurs by Histoire

Auteur:Histoire [Histoire]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


La souris et le NLS

La subvention de la NASA accordée par Bob Taylor était censée s’appliquer à un projet autonome ; Engelbart décida de s’en servir pour trouver le moyen de permettre aux humains d’interagir facilement avec des machines34. « Cherchons donc du côté des dispositifs de sélection à l’écran », suggéra-t-il à son collègue Bill English35. Son objectif était de trouver le moyen le plus simple qu’aurait l’utilisateur de montrer quelque chose sur l’écran et de le sélectionner. Des dizaines de solutions concurrentes pour déplacer un curseur sur l’écran étaient alors testées par les chercheurs : crayons optiques, joysticks, boules suiveuses, pavés sensibles, tablettes avec stylets ; il y avait même un système que l’utilisateur devait contrôler avec les genoux. Engelbart et English les testèrent tous. « Nous avons chronométré le temps qu’il fallait à chaque utilisateur pour amener le curseur sur l’objet », précise Engelbart36. Les crayons optiques semblaient être les plus simples, par exemple, mais ils exigeaient de l’utilisateur qu’il les prenne et les repose à chaque fois, ce qui était fatigant.

Ils firent un tableau des avantages et inconvénients de chaque dispositif, ce qui aida Engelbart à imaginer des périphériques qui n’avaient pas encore été conçus : « Tout comme les règles de la table périodique ont conduit à la découverte de certains éléments précédemment inconnus, ce tableau a, en dernière analyse, défini les caractéristiques souhaitables d’un dispositif qui n’existait pas encore. » Un jour de 1961, il participait à un colloque et se laissa entraîner dans une rêverie. Il se rappela un dispositif mécanique qui l’avait fasciné quand il était au lycée – un planimètre, qui calculait l’aire d’une surface quand on le faisait rouler pour en suivre les contours. Il utilisait deux roues perpendiculaires, l’une horizontale et l’autre verticale, pour totaliser la distance parcourue dans les deux directions : « Rien qu’en pensant à ces deux roues, j’ai trouvé rapidement le reste, c’était très simple et j’ai fait un croquis37. » Dans son carnet, il montrait comment le dispositif pourrait rouler sur un bureau tandis que ses deux roues enregistreraient des tensions plus élevées ou plus faibles à chaque changement de direction. La valeur de cette tension pourrait être transmise via un cordon à l’écran de l’ordinateur pour déplacer un curseur de haut en bas et de droite à gauche.

Le résultat, à la fois simple et profond, était l’expression physique classique de l’idéal de l’augmentation et des impératifs du passage à la pratique. Il utilisait le talent humain de la coordination cerveau-main-œil (chose que les robots ne savent pas bien faire) pour fournir une interface naturelle avec un ordinateur. Au lieu d’agir indépendamment l’un de l’autre, humains et machines agiraient en harmonie.

Engelbart donna son croquis à Bill English, qui sculpta un morceau d’acajou pour faire le premier prototype. Quand ils le testèrent sur leur groupe témoin d’usagers potentiels, il fut plus performant que n’importe quel autre dispositif. Au début, le cordon était à l’avant, mais ils ne se rendirent rapidement compte que le système fonctionnait mieux si le cordon sortait de la partie postérieure, comme une queue.



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